dimanche 27 mars 2016






Le caillou dans la chaussure ne fait déjà plus mal. La morsure douce du soleil. Elle nous tient par la peau comme maman. L'odeur partout de la poussière devient notre cuirasse doudou tannée et aimée d'amour habitude. Ce petit serpent de lacet essaie tout le temps de s'échapper, on le rattachera plus tard, le plus souvent on arrive à éviter ses pièges. Les stries grenat font un bon début de tatouage de pirate, c'est l'œuvre des ronces. Les ronces noires et bleues de l'embrouille. Et ma tête. C'est pour ça, j'étais bien caché. Ah je commence à entendre son grelot. Je suis en train d'oublier le soleil. L'odeur sèche de la poussière est maintenant obligée de se coltiner avec les tannins du sous-bois. Je la retrouve avec les grigris libellules et les bourdonnements de la vie moins endormie. Toujours aussi belle, toujours aussi elle, parfaite et continue bien que changeante. Je libère tout, le serpent, le caillou, la cuirasse, pour la rejoindre. Ma concentration s'est changée en sourire croquant, mes cloches tintent, mon réveil cliquète. Ma pataugeoire ô mon adorée - j'ai gobé une mouche.











Un arbre, deux arbres, trois arbres, quatre arbres... Je peux dormir avec vous ? Je ne sais plus compter. Ce sont les étoiles qui me content et me frottent le ventre quand les couleurs se taisent. Le grand livre que je trimballe s'ouvre de nouveau. Un non-lieu en forme de U est une bonne fabrique d'histoires borgnes qui se cognent contre les murs. Les hauts lieux n'ont qu'à bien se tenir. Demain j'enfilerai un slip rouge.


1 commentaire:

  1. que c'est beau ! quel combat pour dégager le beau de la gangue de boue et de tristesse.

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