mercredi 14 mai 2014

Ma petite cuisine (suite) et nouvelles aventures capillaires


Dans l'épisode précédent, il était question de simplissimes soins du visage et des dents. Aujourd'hui :

Pour le corps

S'agissant du nettoyage, je me douche le soir, quand les mômes sont couchés, comme ça je peux prendre mon temps, me relaxer et dormir un peu plus le matin !
J'aime le pain de savon. Après avoir longtemps pratiqué le fameux pain d'Alep, j'ai eu envie de bonnes odeurs pour une meilleure détente. J'ai usé pas mal de savons miel-propolis pour leur parfum qui emplissait ma salle de bains ! Et depuis quelques temps, c'est un savon ayurvédique qui a ma préférence olfactive. Il s'agit du Medimix aux 18 plantes.
Mais je ne me savonne pas systématiquement (eh oui, je fais partie de ces crados qui pensent qu'on se savonne trop, cherchant à toujours mieux s'accrocher à une idée de la propreté).

Vient ensuite l'hydratation : même principe que pour le visage : je ne me sèche pas totalement et je me passe un peu de coconut oil que j'émulsionne avec les gouttes d'eau présentes sur la peau. Simplissime toujours.

En guise de déodorant, je me suis fabriqué celui d'Antigone composé :
- d'huile de coco (cette bonne à tout faire !),
- de bicarbonate de soude (on va en reparler de celui-là !),
- d'arrow-root
- et d'un choix d'huiles essentielles (j'ai mis de la sauge sclarée et du tea tree je crois).
Archi facile à fabriquer et ça marche (étant précisé qu'une transpiration excessive ne trouve pas sa cause dans le déodorant qu'on utilise).
Pendant des années, j'ai utilisé la pierre d'alun qui est efficace mais c'était un chouia agressif pour ma peau et me provoquait un léger inconfort. Je n'ai plus ce problème.

Pour les cheveux
(attention, roman-fleuve qui commence ici)

Alors là c'est du lourd de chez lourd les amis, on attaque un problème compliqué. La dernière fois, je vous ai fait tout un topo sur mon "savoir-faire" patati patata... et patatras. En fait, j'ai revu bien des choses grâce au fameux article d'Ophélie (Antigone XXI) sur la question, lorsqu'elle a avoué à la terre entière qu'elle ne se lavait plus les cheveux (je vous laisse le découvrir si vous ne l'avez pas déjà fait).

Je vais commencer par le commencement, et également un aveu. Lecteur sensible s'abstenir. J'ai une affection du cuir chevelu : un problème de dermite séborrhéique ? / eczéma séborrhéique ? / psoriasis ?... appelle ça comme tu veux, on s'en tape, je n'ai jamais eu de réel diagnostic. En gros, j'ai le cuir chevelu qui part en squames, des plaques rouges et des croûtes qui me démangent de façon extrême et me pourrissent la vie depuis l'âge de 15 ans (3615 cestmavie). Plus de la moitié de ma vie empoisonnée par ce machin, rendez-vous compte !!!

・Comme toutes les brebis galeuses de ma condition, je suis passée par la case dermato qui n'a rien donné, voire a empiré la situation (shampoings et traitements qui achèvent bien de te détruire le crâne). Et puis, comme pour les allergies et les affections de la peau : réflexe corticoïde. Hé les gars, faites un effort (ça existe un bon dermato ??). Puis quand on ne sait pas régler ce genre de maladie chronique avec laquelle tu peux vivre (certes mais dans quelles conditions), on s'en fout et on met ça sur le compte du stress, c'est commode (même si l'anxiété affaiblit bien entendu les défenses immunitaires). Alors qu'il y en a de plus en plus de ces maladies (tiens c'est bizarre, on vit pourtant dans un monde de progrès et de propreté !). Du coup, les gens en ont marre et essaient de trouver par eux-mêmes de vraies solutions. Alors bienvenue dans mon café du commerce, vous allez assister à la mise à mort du shampoing, incontournable vénéré, idole de progrès et de propreté. Amis iconoclastes, rejoignez-moi, votre équilibre séborrhéique est menacé ! (non, reviens, je ne voulais pas te faire peur...)

・J'ai également repensé la base : mon alimentation (youhou France Guillain !!). Ça m'a aidé en bien des choses, mais là encore ça n'a pas réglé la question.

・Je suis passée au naturel (rhassoul and co, voir mon article précédent). Des améliorations... de toute façon, tout shampoing un peu classique, même de pharmacie, même bio, même le plus doux possible me détruit littéralement le crâne. Une alternative complètement naturelle est donc nécessaire et bien mieux... mais rien de révolutionnaire.

・Bref, après bien des péripéties, aujourd'hui je ne peux pas encore me pavaner avec mon cuir chevelu sain, mais je m'en approche de façon significative. La solution résiderait (encore !) dans l'extrême simplicité. Pour trouver la bonne voie, il suffit parfois d'une petite intervention céleste, merci Ophélie*.

Oui, depuis quelques mois, j'applique la méthode du "vrai" no-poo. Le but de cette méthode, qui est très bien détaillée dans son article aux 6000 commentaires et qui renvoie même à une FAQ, est de retrouver l'équilibre séborrhéique naturel de sa tête, bien souvent très endommagé par l'usage frénétique du shampoing. Combien de personnes sont "obligées" de se shampouiner chaque jour pour empêcher que les cheveux regraissent ? C'est une aberration. Regardez les bébés, ils n'ont pas besoin de shampoing pour garder de beaux cheveux soyeux et propres. Quand ils se sont salis, il suffit juste de les rincer à l'eau (au contraire, les shampoings aggravent le phénomène normal des "croûtes de lait" du nourrisson). Certes on ne garde ni des cheveux de bébé ni une peau de bébé toute sa vie, mais une grande partie des dégâts est due au fait que l'on passe son temps à se récurer avec des produits détergents comme on nettoie sa salle de bain. Le cuir chevelu, comme la peau ont un film protecteur sécrété par le fonctionnement de glandes dont l'équilibre est menacé par tout ce qu'on vient mettre dessus. Bref, stop la leçon de morale.

Ma méthode diffère quelque peu de celle d'Ophélie puisque nous n'avons pas la même nature de cheveux. Avec mes cheveux bouclés exit le brossage quotidien par exemple, c'est hors de question, je passe suffisamment souvent pour une folle avec ma tignasse.


Je procède ainsi :



D'abord, je n'utilise plus du tout de shampoing. Pour moi c'était facile car, déjà pendant des années, je ne me suis lavée les cheveux qu'une fois pas semaine au rhassoul. Et j'ai déjà expliqué que, ma nature de cheveux bouclés aidant, ni mon crâne ni mes cheveux n'ont tendance à graisser.

Pour l'instant, je suis à un rythme d'un no-poo tous les 1 mois et demi environ. 
Alors j'ai testé et retesté le no-poo au bicarbonate de soude, même moulu ultra-fin au moulin à café. Ça ne me réussit pas du tout : ça m'agresse (sensations de picotements rien qu'à l'application même sans frotter) et me provoque des pellicules.

Pour le remplacer, je n'ai pas retenté le rhassoul, de peur que ça m'assèche encore et me provoque de nouveau des pellicules. Je n'ai pas testé le shikakaï, paraît-il plus doux. Mais je crois avoir trouvé mon bonheur dans l'utilisation du... miel (je vous avais dit qu'on parlerait cuisine). En effet, le miel est un bon assainissant, antiseptique et j'ai le bonheur de constater à chaque nouvelle utilisation, moi qui ne supporte rien sur mon crâne, même pas l'eau, moi l'irréductible des pellicules, eh bien que je n'en ai presque plus aucune au sortir de ce no-poo. Alors on ne se tartine pas de miel sur la tête hein. On dissout 2 cuillers à soupe dans un bol d'eau tiède et on masse son crâne avec ça, c'est tout. 
Je termine toujours le dernier rinçage avec un bol d'eau froide contenant 2 bonnes cuillers à soupe de vinaigre de cidre (de préférence non pasteurisé pour accroître son efficacité) et une goutte d'huile essentielle de géranium pour concurrencer un peu l'odeur désagréable du vinaigre (ça ne sent pas bon mais les cheveux en séchant ne sentent plus).
J'insiste là-dessus, c'est devenu une règle chez moi : dès que je mets de l'eau sur mon crâne je rince au vinaigre. Car en effet ça compense le PH de l'eau, qui est très calcaire dans mon coin, et ça permet de s'approcher, si j'ai bien compris, du PH des cheveux. Depuis que je fais ça, je n'ai plus de croûte car en fait la dermite séborrhéique est due à une levure (naturellement présente si je ne dis pas de bêtise) qui, chez moi devait prendre le dessus dans des conditions (milieu trop basique) qui n'aidaient pas mes défenses immunitaires déjà faibles sur ce point. En tout cas ça marche et ça révolutionne ma condition.
Et d'ailleurs, tant qu'on fait dans le glamour autant y aller jusqu'au bout, j'essaie le même principe sur mes pieds qui ont tendance à être gagnés par une mycose (désolée). J'ai du vinaigre de cidre dans une petite bouteille que je vaporise sur mes pieds au sortir de la douche. Je me dis qu'en acidifiant le milieu là encore cela aidera peut-être mes défenses immunitaires toujours faibles sur ce point à combattre cette grosse relou.

Donc voilà, 3000 digressions plus tard, un no-poo tous les 1 mois et demi (et plus quand ce sera possible - Ophélie en est à 4 mois ou plus d'espacement) au miel avec rinçage au vinaigre.

Entre les deux, je ne fais pas rien sinon j'aurais des dreads sur la tête. Je ne peux pas me brosser les cheveux tous les jours non plus comme le préconise Ophélie pour répartir le sébum because nature de cheveux. Mais cette nature m'aide aussi puisque, comme je le disais, ils ne graissent que très peu. Ce que je fais c'est que tous les jours je m'agite la crinière avec les doigts pour l'épousseter, lui redonner un peu de gonflant, parfois je l'asperge d'une brume d'hydrolat pour la coiffer un peu avec les doigts. 
Et environ une fois par semaine, parfois c'est un peu plus espacé (mes cheveux ne graissant pas vraiment, c'est quand ça commence à me démanger que le signal est là), je pratique ce qui est appelé un "water only" dans la pratique du no-poo, c'est à dire que je rince mes cheveux à l'eau hein. Rien que ça, ça suffit. Rien d'autre pour laver. Avec toujours le principe du rinçage au vinaigre si tu suis.

Alors j'ai oublié de dire un truc carrément important, qui vaut aussi bien avant de faire un no-poo qu'un water only, c'est que c'est à ce moment-là qu'intervient le fameux brossage de cheveux. J'utilise une brosse comme préconisée dans l'article d'Antigone (la mienne est à poils en plastique, ce qui compte c'est que ce ne soit pas une brosse à picots) et je me brosse la tignasse dans tous les sens, raie par raie, de la racine à la pointe, afin de tout bien répartir partout, la crasse et le sébum. Comme pour les chevaux, c'est ça qui fait le principal du nettoyage, avant même d'aller se nettoyer sous l'eau. Avec ma bonne tête de folle, mes cheveux sont ainsi prêts à être rincés et après je me les sèche à l'air libre autant que possible et je ne les brosse plus jusqu'au prochain rinçage. Il est très important de bien nettoyer sa brosse à chaque utilisation (puisque c'est elle qui nous nettoie) au bicarbonate de soude.

Voilà, je suis venue à cette méthode naturellement et même disons de façon avide puisque c'était une nécessité pour moi de trouver une solution à mon problème ou même tout simplement quelque chose que mon crâne supporte. Mais j'incite quiconque n'est pas rebuté et est motivé à essayer car être esclave du shampoing c'est une aberration.
Le seul inconvénient pour moi c'est que mes cheveux sont un peu plus secs (en même temps c'est ma nature de cheveux qui veut ça) car je ne peux plus faire de bain d'huile. Pour faire partir l'huile il faudrait que je nettoie au moins mes cheveux au savon d'Alep ce qui réactiverait mes démangeaisons et tutti quanti. Du coup je me mets de temps en temps un peu de coconut oil, encore elle, sur les longueurs, je ne peux plus me passer de sa texture magique.

***

Si vous avez avalé ce pavé, je vous félicite !
Et vive la liberté !

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*Apparemment, le prénom shakespearien Ophélie serait un dérivé du terme grec ôpheleia qui signifie "aide", "secours" ou encore "remède" (avis des experts requis) !

9 commentaires:

  1. La reine du chaudron c'est toi ! Si avec tout ça ton miroir ne te répond pas que "c'est toi la plus belle" :) ...

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    1. Mon miroir n'est pas toujours si bienveillant, alors souvent on évite de se croiser :)

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  2. Je confirme : elle est de plus en plus belle ! On peut préconiser aux sceptiques d'essayer pendant une période de vacances. Eh bien là, sur ce coup du miel, je reste baba ! quand j'étais petite on utilisait bien le jaune d'oeuf et le rhum (méthode de "riches" à l'époque où un oeuf valait un boeuf et le rhum, je ne te dis pas...) mais le miel (+ citron) on ne connaissait que pour la gorge ou les aphtes !
    Il n'y a pas que le calcaire de l'eau, il y a la façon dont elle est traitée et tous les résidus de médocs que nous absorbons malgré nous. Chaque jour en frottant la baignoire, je me dis : et dire qu'il y en autant dans MES "tuyauteries" ! Parano, moi ?

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  3. Bon alors, j'ai bien tout lu jusqu'au bout.
    Mais quand on a les cheveux comme moi, c'est-à-dire huile de friteuse au bout de deux jours sur le crâne et paille sèche pour le reste, que fait-on exactement ?
    A savoir que j'utilise déjà l'huile de noix de coco pour les longueurs, et pour les gâteaux aussi (en remplacement du beurre)...

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    1. Si j'ai bien compris l'article d'Antigone (qui a aussi les cheveux raides à tendance grasse à la base), c'est le brossage quotidien dans tous les sens, de la racine aux pointes, qui répartit le sébum et, à la longue aide à réguler l'ensemble. Mais c'est une affaire de temps, gagner chaque mois un peu plus de terrain pour espacer les shampoings, on ne se débarrasse pas en quelques jours des habitudes de toute une vie de shampoings !

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  4. Dermite Power ! Je suis dans le même cas que toi depuis mon adolescence. Le bicarbonate me réussit bien, j'ai de la chance, mais je suis quand même obligée d'y passer toutes les semaines (au bout de 4 ou 5 jours rebelote démangeaisons ! ). Je vais essayer d'ajouter du miel dans ma mixture hebdomadaire, j'espère que ça me permettra d'espacer les lavages ! ;-)

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    1. Merci de ton commentaire :) Depuis, la rédaction de cet article, les choses ont pas mal évolué : j'espace considérablement les lavages (plusieurs mois) car je n'en ai plus besoin. Et je ne mes sers plus d'aucun produit : lorsque je fais un rinçage, c'est un rinçage tout doux à l'eau filtrée. Par ailleurs, je poursuis l'action côté alimentation (et plus généralement environnement de nature à créer moins de stress) car même si la dermite est réduite, elle est toujours là, et je pense que c'est dû à une évacuation des déchets acides par le crâne, faute d'avoir les fonctions digestives, rénales etc. qui fonctionnent de manière adéquate. Petite vidéo sur la dermite séborrhéique : http://youtu.be/LHzSfQsOOEs et sur la transition alimentaire : http://youtu.be/RNVvHe7N9g8.

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    2. Merci beaucoup de ton retour ! j'espère que dans quelques mois j'en serai au même point que toi, ton témoignage me rassure en tout cas ;-)

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    3. Oui on peut vraiment revenir progressivement à un état de non-dépendance. Je ne lave pas les cheveux de mes enfants, et leur crâne "ne sent pas". Ils n'ont pas les cheveux gras (et ma fille a les cheveux raides). Et, pour l'heure, en deux années d'école, ils n'ont pas encore attrapé de poux. Bon courage, avec les beaux jours c'est plus facile :)

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