lundi 28 octobre 2019





"La haine nous colle comme une ombre
Depuis que les faucons tirent sur les colombes
J'essaie encore de me montrer aimant
Un saint d'esprit gouverné par des déments
On n'a plus pieds dans cette mer de sang
Nos désirs de paix nagent à contre-courant
La pluie a beau tomber sur les coeurs asséchés
On voit rarement fleurir les rochers
La paix n'est qu'un cessez-le-feu
Car certains rient de ce qui nous émeut
Pendant que les fous tailladent des innocents
Je m'évade dans le sourire d'un enfant
Chacune de nos nuits attend son soleil
Faut-il que l'on meurt pour quitter le sommeil ?
On n'a plus le choix il me semble
On doit vivre ou mourir ensemble."






"Le racisme est favorisé et nourri pour que le petit peuple s'engouffre dans des guerres horizontales et oublie de demander des comptes à ceux qui sont au-dessus. Je pense à ces milliers de gens qui sont descendus dans les rues en France et qui avaient des revendications qui étaient claires, nettes et précises. Et dans leurs revendications, il n'y avait pas l'interdiction du port du voile dans l'espace public. A tous ces Français-là, je voudrais leur dire merci. Ces gens qui font preuve de courage, de bon sens, d'intelligence et qui refusent la haine qu'on leur propose."






mercredi 23 octobre 2019



Aujourd'hui on ne pourrait plus faire ce film. Aujourd'hui on fait Joker, l'anticonte. Mais le rapport est bien là. Et j'aime les deux. 
https://supercabane.blogspot.com/2019/10/moins-une.html




lundi 21 octobre 2019


"Débat sur le voile" c'est pour dire en fait débat sur les musulmans ( = les arabes), mais on peut pas le dire directement. Quelques années en arrière, c'était débat sur les juifs à la place. Est-ce qu'il y a toujours autant de gens qui tombent dans le panneau ? En tous cas, les moyens de communication sont encore plus puissants et se sont "démocratisés", tandis que la "fibre raciste" = la peur en fait, est toujours autant facile à titiller. Il manque la même trame de fond dans ce schéma, toujours, la guerre (et l'appât du gain comme moteur).




samedi 19 octobre 2019

Vu





Vu : femme avec voile portant pancarte : "Allez viens on éteint la télé et on s'aime".



mercredi 16 octobre 2019


Pompiers gazés, chassés à coup de canons à eau, de grenades et LBD...
Alors ? C'est qui qui va manifester maintenant ?
"Irréductibles" ou "ceux qui ne dérangent personne" ?
Personne. Travaille, consomme et ferme ta gueule.


👉 Conférence sur les formes de résistances à inventer, complémentaires aux formes de créations :
https://youtu.be/AEg4z_m8chQ.




mardi 15 octobre 2019

Moins une


La morale est un colosse aux pieds d'argile, rongés à mesure que chaque jour quelqu'un est méthodiquement broyé.

Quand elle s'effondre et révèle le trou béant qu'elle peinait à masquer, c'est JOKER.
Le pantin s'anime.

La patria potestas des pater familias file entre les doigts. De même, un coup est vite parti. Tourbillon.

Rentrer en soi pour sortir de l'impuissance, couper les fils, faire tomber TOUTES les illusions.



samedi 12 octobre 2019


Colombie, Équateur, Rojava, Hong Kong, Alger, Exarcheia, France, Égypte, Irak...


Conférence foisonnante


Conférence de Vincent Verzat, de Partager c'est sympa, à écouter, vraiment ❤️... Il faudrait organiser des projections.


Bribes :

"Il faut qu'on soit notre auto-système de référencement par rapport à la nécessité d'agir. Et qu'on puise du soutien dans une plus grande partie de la population." (...) "Un réseau de soutien plus fort que la peur qu'ils vont essayer de mettre en nous." ;

"Il y a des gens qui se retirent volontairement de l'emploi et qui construisent patiemment un rôle dans la société qui ne soit pas employable (...), qui ne va pas être acheté." ;

"On nous a au confort -> impliquer le sens. (...) Questionner ce confort."

Et plein, plein de trucs !




vendredi 4 octobre 2019


Remonter à la racine : Arthur, Vincent et Quentin.
Merci pour ce témoignage, pour ce documentaire.








Rencontre


Une graine de tomate dans les épluchures. Une bétonnière qui n'a plus de moteur, qui abrite de la terre et du sable. Une rencontre. Nouvelles vies.

Ce magnifique pied donne au moins une vingtaine de fruits de tailles différentes qui mûrissent en ce moment.

Le minimum d'actions. Le hasard des rencontres. Les alchimies.




Au début de la séquence, on voit le pêcher qui a donné ses premières petites pêches très odorantes et bonnes. Belle des Croix Rouges.
(Je remarque que la consoude s'était très bien développée à son pied).





jeudi 3 octobre 2019

Samedi 5 octobre 2019, Paris


-> Samedi 5 octobre 2019, Paris

"LUTTES ÉCOLOGISTES ET SOCIALES : NOUS RÉSISTERONS ENSEMBLE (Tribune)

Nous, écologistes, gilets jaunes, gilets noirs, jeunes, habitant.e.s des banlieues, militant.e.s de tous bords avons manifesté, signé des pétitions, fait la grève, dialogué avec les dirigeants pour les alerter de la catastrophe écologique, humaine et sociale en cours.

Loin d’entendre notre colère légitime, le pouvoir réprime nos mobilisations et convoque des simulacres de "participations citoyennes" : "grand débat", "convention citoyenne sur le climat", etc... Ces dispositifs ne proposent que des mesurettes ou des promesses lointaines et jamais tenues. Ils ne servent qu’à lui faire gagner du temps.

L’écologie, dans sa conception étatique et libérale, trace alors une frontière entre les riches et les pauvres. Elle culpabilise les "éco-citoyen.ne.s", lance des projets de "transition écologique”... et tout devient prétexte à un productivisme opportunément devenu “vert”. Mais le capitalisme, responsable de la catastrophe que nous vivons, est irréformable.

Nous avons donc décidé de résister autrement à la destruction généralisée et programmée du monde vivant. Le 5 octobre, nous occuperons un lieu emblématique du système pour le transformer en maison du peuple. A la suite des retrouvailles entre mouvements sociaux et écolos le 21 septembre, nous ferons entendre nos voix, riches car plurielles. Nous affirmerons notre détermination à changer de modèle sociétal et économique. Nous construirons les prémices d’un monde respectueux des êtres vivants, humains et non humains.

Car l’anéantissement du vivant est le symptôme terminal d’un système fondé sur la domination. Le modèle économique et social actuel creuse les inégalités entre les classes dominantes et les classes populaires. Sous couvert de rationalité et d'efficacité, le néolibéralisme grignote progressivement les acquis sociaux. De nombreuses travailleuses et travailleurs connaissent une précarisation croissante de leurs conditions de travail. Mais surtout, il nous est imposé de travailler toujours plus sans questionner l'impact néfaste que celui-ci peut avoir sur nos vies et sur la nature.

Plus largement, le ravage causé au vivant a pour racine une idéologie occidentale selon laquelle l’autre n’est que territoire à conquérir, ressource à exploiter, trophée à exposer. Les femmes, résistant à l’infériorisation qui leur est faite depuis des siècles, en sont parmi les premières victimes. Les sujets échappant au modèle reproductif hétérosexuel et cisgenre, catégorisés comme "contre-nature" ou déviants, sont également tantôt exclu.e.s, dominé.e.s ou "corrigé.e.s" afin de pouvoir être exploité.e.s à leur tour.

Historiquement, s’accaparer les terres, détruire les écosystèmes et nier l'humanité des esclaves et des populations colonisées a été le triptyque sur lequel le développement de ce système s'est appuyé. Aujourd'hui, cette logique prédatrice et raciste se retrouve partout, qu'elle soit soutenue par des régimes politiques nationalistes ou néo-libéraux. Dans le cynisme le plus total, elle est à l'origine de guerres néocoloniales et provoque l'exil de millions de personnes pour des raisons politiques, économiques et climatiques tout en cadenassant les frontières.

Malgré tout cela, le capitalisme possède un double pouvoir d'attraction : son imaginaire économique de frustration-consommation et sa capacité inouïe à l'échelle de l'histoire à rendre chacun.e d'entre nous captif sur le plan de la vie matérielle. Nous sommes baigné.e.s depuis notre naissance dans un imaginaire où le bonheur se trouve dans l'accumulation de biens matériels. La nature productiviste du capitalisme, son dogme de la croissance, ont enfanté une vie toxique et aliénante. Plus intimement, le capitalisme a su pénétrer notre quotidien, coloniser nos systèmes de pensée et étendre son pouvoir sur nos corps et l'ensemble des milieux vivants. Chacun.e de nous est pris en otage par cette mégamachine qui martèle son discours dominant au travers des institutions étatiques, de la publicité et des médias.

Toutes celles et ceux qui résistent à ce pouvoir de séduction-aliénation connaissent une répression féroce.
Mais l'autoritarisme qui se généralise aujourd'hui est la norme depuis des décennies dans les quartiers populaires, avec plusieurs centaines de morts entre les mains de la police dans une impunité judiciaire systémique. L'État n'a eu de cesse de mettre en place des mesures d'exceptions sécuritaires dans les quartiers populaires contre toute forme de révolte. Les gilets jaunes, les ZAD et les mouvements écologistes voient désormais l'extension de la répression policière avec les mêmes outils permettant le maintien du pouvoir d'une élite face aux contestations. Cette répression est le seul outil derrière lequel l’Etat peut se cacher. Elle révèle son rôle d’armée d’occupation de sa propre population.

A tout cela, nous opposerons notre détermination à construire ensemble. Ce que nous allons chercher, c’est d’autres manières d’être heureuses et heureux et redonner de la profondeur à nos existences, sans dévaster le monde vivant.

Ces derniers mois, les gilets jaunes ont déclenché une vaste envie de reprendre démocratiquement nos vies en main : assemblées populaires, démocratie directe, solidarité, auto-organisation, sont des mots dont la population s'est ressaisie, des pratiques qui ont redonné un élan considérable pour affronter la suite. Que ce soit au Chiapas ou dans le Rojava, en Égypte ou à Hong Kong, au Brésil, en Russie ou en Grèce, les luttes populaires continuent à rappeler que la révolte doit être internationale et internationaliste pour pouvoir réellement bouleverser le cours des choses. Ainsi, nous ne demandons rien à l'Etat car nous n'attendons rien de lui.

Nous ne demandons rien mais nous voulons tout reprendre : la joie, la liberté, la beauté, la vie. Nous appelons chacun.e à s'organiser collectivement pour reprendre du pouvoir, à entrer en résistance, à faire front commun. C'est dans l'intensité de nos luttes que fleuriront des mondes désirables."

Liste des premier.e.s signataires :
ACTA, Cerveaux non disponibles, Comité Adama, Comité de Libération et d’Autonomie Queer, Deep Green Resistance IDF, Désobéissance Écolo Paris, EODRA, des membres d’Extinction Rebellion France, Gilets jaunes Argenteuil, Gilets jaunes Place des fêtes, Gilets jaunes Rungis IDF, Plate-forme d’enquêtes militantes, collectif Peuple révolté, Radiaction, Youth for Climate IDF

Les moulins à vent


Ca me plaît aussi de jouer à me battre contre des moulins à vent.





mercredi 2 octobre 2019



Merci La Parisienne Libérée. Qu'est-ce qu'on en apprend pour peu qu'on prenne le temps. L'État, la démocratie, l'industrie... On continue de déblayer. Merci pour cette grande contribution.




vendredi 27 septembre 2019


😎 On est tranquilles, ils se bouffent le chou pour savoir si on doit bien aimer Chirac ou savoir si on doit bien aimer Greta 😎 👇

Interlude


Cette actualité sur l'extraordinaire récente ascension des milliardaires français (voir plus bas) me fournit l'élan de donner ce petit interlude, d'abord sur le mot "démocratie".

Ce mot est tout le temps scandé, et la plupart du temps assimilé au droit de voter (alors que des élections sont régulièrement organisées dans les dictatures, soit dit en passant).

Sur le vote de 2017, me viennent ces mots de Jacques Rancière, en avril 2017 : « Choisir l'escroc pour éviter le facho, c'est mériter l'un et l'autre. Et se préparer à avoir les deux. »
(Et le début de son propos : "La solution est de lutter contre le système qui produit les Marine Le Pen, non de croire qu'on peut sauver la démocratie en votant pour le premier corrompu venu.")

Si Emmanuel Macron ramène en ce moment sur le devant de la scène "la question de l'immigration" (qui est censée torturer le peuple français... pour peu qu'on le pousse un peu dans cette direction...), c'est parce qu'il est en train de désigner son adversaire pour la prochaine présidentielle.
Parce qu'en étant le candidat désigné contre le RN au deuxième tour (ayant éliminé au passage la gauche et la droite "officielles"), il maximise complètement ses chances de remporter cette élection. Et il y a toutes les chances - pour l'instant - que cela se passe ainsi.
D'autant qu'il a la main aujourd'hui sur la police et les médias de masse.
Mais, si par extraordinaire, il ne gagnait pas cette mascarade de second tour, les pouvoirs de l'argent sont tout à fait prêts à travailler de concert avec l'extrême droite officielle, comme c'est le cas dans beaucoup de pays aujourd'hui.

Alors quand les élections sont à ce point pré-organisées, il faut peut-être repréciser que la "démocratie", ce n'est pas seulement le droit pour le peuple de parler, de dire ce qu'il veut du moment qu'on ne l'entende pas trop fort, ni de voter une fois de temps en temps dans des élections jouées d'avance, mais c'est le droit pour le peuple de décider concrètement.
Ce n'est pas le cas aujourd'hui en France.
D'où ce qui a lieu aujourd'hui où une contestation, seul moyen restant de faire valoir sa "voix" dans cette configuration institutionnelle, est écrasée par la répression. Et les gens résistent et inventent des nouvelles formes d'agir politiquement pour avoir le droit de "cité", et retrouver une puissance d'influer sur les choses de ce monde.

Deuxième note de l'interlude : sur le mot "capitalisme".
"Le moins pire des systèmes". Ce n'est plus possible d'entendre cette expression. Ce n'est plus possible d'écouter les émissions d'actualités sur les grandes chaînes de télé et radio, qui relaient sempiternellement ce dogme. 
Demandez aux arbres et aux animaux des forêts qui brûlent si c'est "le moins pire" des systèmes. Demandez-le aux humains qui crèvent à l'extraction de matière. Et à ceux qui se font assassiner ou déporter pour récupérer les terres qu'ils habitent. Terres dont on pourra extraire des dollars.

Alors qu'est-ce qui fait dire aux privilégiés occidentaux que c'est "le moins pire" des systèmes ? Essentiellement la peur justement de perdre leurs privilèges (basés sur la colonisation de ces terres). 
En fait, la peur de perdre un certain confort "acquis" (entre deux burn-out au travail et un cancer à la retraite !).
Mais, même avec tout le déni qu'on peut mobiliser, cette conception du "confort" technologique et de celui des réseaux ne va pas durer.
Faire face à la réalité c'est ce qui attend tout le monde aujourd'hui.

L'envie maintenant de paraphraser Derrick Jensen : on entend souvent les politiques dire qu'on ne peut pas se passer d'électricité, (alors que 2 milliards d'habitants de la planète vivent de cette façon et que les humains se sont débrouillés sans jusque dans les années 20) ; mais on n'entend aucun "responsable" dire : on ne peut pas se passer des baleines, on ne peut imaginer vivre sans ours polaires, sans océans vivants...

Le monde n'est pas un gâteau d'argent à se partager. Le monde est vivant. Et nous aussi. C'est la même chose. Il faut se réveiller.




dimanche 22 septembre 2019

vendredi 20 septembre 2019

Les enfants


"Je peux savoir pourquoi on lui offre les bracelets de la république ?"
"Vu le travail des humains, je préfère être un animal. Ça me fait honte."
"Quand ils auront plus que du béton à bouffer."

Je pleure sur les enfants hérissons qui n'ont plus de mère, et ne trouvent que des mains curieuses, attendries et avides, attentionnées dans leur environnement de cabinet médical et de zoo. Et des mains gauches qui ne savent pas ce que c'est vraiment aimer, entre deux selfies, et deux fourmis écrasées.
Emmenés.

Je pleure sur ces enfants qui dressent des arches désespérées sur des monticules de terre éventrée, et qui hurlent leur beauté, leur attachement à cette vie sauvage aussi, que l'on méconnaît cruellement, et qui ne trouvent que les mains armées de l'Etat au service d'une entité économique qui ne se mangera pas quand tout sera pillé.
Emmenés.

Les enfants, vous êtes beaux, et abîmés, et beaux, continuez. Les mains tremblantes, et prêtes à éprouver ici, je vous offre mon eau💧.

Be water.

(Regardez ce film, il est beau, dans toute cette ruine, il y a des vivants !)
(La splendeur, une fois de plus, n'est pas au Vatican).





mercredi 18 septembre 2019





On en a trouvé 3, seuls dans le jardin, en pleine journée, éparpillés au soleil. On les a mis au chaud et amenés à la clinique vétérinaire, quelqu'un du centre de Buoux va venir les chercher pour s'en occuper.


Au matin






dimanche 8 septembre 2019

vendredi 6 septembre 2019

Ouvrir son jardin


QUELQUES PROPOSITIONS DE LECTURES POUR "OUVRIR SON JARDIN"...


Ce sont des livres de réappropriation... 
de nous-même,
du monde que nous habitons du-dedans, à même la terre que nous foulons,
de la relation,
de notre "pouvoir"...
Il n'y a volontairement pas de livres de jardinage pratique ni d'ouvrages sur l'autonomie ou la permaculture, il y en a tellement de bien, et déjà recensés ailleurs :)
Ce sont des livres à lire et relire et relire, ils accompagnent à chaque fois notre regard renouvelé dans ce monde protéiforme et toujours en mouvement, ils infusent au gré de l'expérience éprouvée.



Photo de groupe !






Abram, David, Comment la terre s'est tuePour une écologie des sens, Les Empêcheurs de Penser en Rond, La Découverte (The spell of the sensuous, paru en 1996) : philosophe - prestidigitateur : comment s'est-on abstrait du monde sensible. Une phrase (en fin d'ouvrage) : "Planter les mots, comme des graines, sous les rochers et les arbres tombés au sol - permettre au langage de prendre racine, à nouveau, dans le silence de la terre, de l'ombre, de l'os et de la feuille."





Clément, Gilles, Où en est l'herbe ?Réflexions sur le Jardin Planétaire, Textes présentés par Louisa Jones, Actes Sud, 2006 : recueil de plusieurs textes de ce jardinier - paysagiste - écrivain - artiste... qui a construit sa maison dans la Creuse. Un court extrait de La friche apprivoisée (1985) : "Ce qui est dit dans la friche résume toute la problématique du jardin ou du paysage : le mouvement. Ignorer ce mouvement, c'est non seulement considérer la plante comme un objet fini mais c'est aussi l'isoler historiquement et biologiquement du contexte qui la fait exister. Cela conduit fatalement à une utilisation plastique de type "alibi". Le temps ronge les alibis : il y a comme ça des pans de murs et des alignements d'arbres accrochés au paysage de manière un peu désespérée, juste pour alerter une mémoire, interroger une émotion, solliciter une nostalgie. J'aime les friches parce qu'elles ne se réfèrent à rien qui périsse. En son lit, les espèces s'adonnent à l'invention. La promenade en friche est une perpétuelle remise en question car tout y est fait pour que soient déjouées les plus aventureuses spéculations."





Deru, Pascal, 64 Jeux d'écoute, de confiance et de coopération, Le Souffle d'Or, 2018 : Cela commence ainsi : "Dans le mot animateur, il y a le mot latin animare : donner de la vie - mais aussi le mot anima : souffle vital, âme. Qui serais-je dans mon métier si l'invitation à jouer ne menait pas les femmes et les hommes dont je suis responsable à grandir en confiance, en écoute mutuelle, en tendresse ? Faire jouer est une mission pleine de sens."





Fukuoka, Masanobu, La révolution d'un seul brin de paille, Une introduction à l'agriculture sauvage, Guy Trédaniel Editeur (The one straw revolution, an introduction to natural farming, paru en 1978) : le témoignage très singulier d'un agriculteur - philosophe japonais qui a beaucoup partagé son expérience, et sa méthode d'agriculture du "non-agir", d'inspiration taoïste. Un paragraphe en fin d'ouvrage : "Les autres animaux combattent mais ne font pas la guerre. Si l'on dit que faire la guerre, qui repose sur les idées de fort et faible, est un "privilège" spécial de l'humanité, la vie est alors une farce. Ne pas savoir que cette farce est une farce - là git la tragédie humaine."





Krishnamurti, Jiddu, Le livre de la méditation et de la vie, recueil avec un texte par jour de l'année sur la plupart des thèmes abordés par Krishnamurti ; Mettre fin au conflit, pour lire une série complète de causeries qui ont eu lieu en 1947. Une phrase : "Essayez-le, faites-en l'expérience et vous verrez combien cela est extraordinaire, combien extraordinaire est la qualité créatrice de la compréhension de ce qui est."





Lenoir, Eric, Petit traité du jardin punkApprendre à désapprendre, Terre vivante, 2018 : paysagiste - pépiniériste qui fait des chouettes photos. C'est réjouissant ce genre de partage de petites idées : "Parfois, la transgression peut aussi prendre la forme de la protection : un magnifique massif de fleurs sauvages pousse dans le fossé devant chez vous et risque de passer sous l'épareuse d'ici peu ? Rendez-le inaccessible en le protégeant par des roches, des piquets ou, plus malicieusement, nettoyez ses alentours pour dissuader l'employé de la voirie d'y voir une nuisance."





Macé, Marielle, Nos cabanes, Verdier, 2019 : "La terre se fait entendre, le parlement des vivants demande aujourd'hui à être élargi. Elargi à d'autres voix, d'autres intelligences, d'autres façons de s'y prendre pour vivre ; élargi bien sûr à des modernités non occidentales ou à d'autres résistances à la modernité (...) ; mais élargi aussi aux bêtes, aux océans, aux pierres, qui ne parlent pas mais qui n'en pensent pas moins." (et contient plein de références bibliographiques pour continuer à lire...)





Macy, Joanna ; Brown, Molly Young, Ecopsychologie pratique et rituels pour la Terre, Le Souffle d'Or (Coming back to life, Practices to reconnect our lives, our world, paru en 1998) : exercices pratiques qui favorisent l'émergence, pour travailler en groupe sur le désespoir et la réappropriation de son pouvoir (Despair and Empowerment), devenu "le travail qui relie" (the work that reconnects) : "Nous n'avons pas besoin de réprimander les gens, ni de les manipuler pour qu'ils ressentent ce que nous pensons qu'ils "devraient" ressentir, s'ils avaient plus de moralité ou de grandeur d'âme. Simplement, nous nous aidons mutuellement à découvrir ce qui est déjà là. Seule l'honnêteté est nécessaire."






McCurdy, Robina, Faire ensemble, Outils Participatifs pour le Collectif, Passerelle Eco, 2013 : "Faciliter", "Mandala holistique", "Biorégion"... Des concepts qui ne sont que des outils pour nous aider à faire ensemble - cette condition incontournable -, de façon très pratique. Extrait choisi : "C'est cet apprentissage intime qui rend le lieu perceptible dans la culture, la culture anthropologique cédant ainsi la place à une culture synesthésique. S'approprier une biorégion implique d'être sur place pour apprendre du territoire, y être chez soi, en assumer la responsabilité et bien le traiter. C'est un facteur essentiel d'une société soutenable."





Rosenberg, Marshall B., Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs), Initiation à la Communication NonViolente, La Découverte, paru initialement en 1999 (NonViolent Communication : A language of Life) : "Je me contentais de recevoir ses paroles, non comme des attaques, mais comme un don de l'un de mes semblables qui cherchait à me faire partager ses rancoeurs et son profond sentiment de vulnérabilité. Une fois qu'il se sentit compris, il fut à même de m'écouter tandis que j'exposai les raisons de ma visite au camp."





Starhawk, Rêver l'obscur, Femmes, magie et politique, Cambourakis (Dreaming the dark, Magic, sex and politics, paru en 1982) : sorcière active qui a bien pointé la culture de la domination et de la mise à distance contre l'immanence ; le "pouvoir-sur" vs. le "pouvoir-du-dedans", "People often ask me if I believe in the Goddess. I reply, "do you believe in Rock ?" (...) We do not believe in the Goddess, we connect with Her" (in The Spiral Dance). Une phrase du livre, pendant le blocus de la centrale nucléaire de Diablo Canyon, les femmes arrêtées sont détenues dans le vieux gymnase de California Men's Colony - une prison : "Mais nous dansons, car après tout c'est ce pour quoi nous nous battons : pour que continuent, pour que l'emportent cette vie, ces corps, ces seins, ces ventres, cette odeur de la chair, cette joie, cette liberté."





Thich Nhat Hanh, Semer les graines du bonheur dans le coeur des enfantsInitiation ludique à la pleine conscience, Le courrier du livre (Planting seeds. Practicing Mindfulness with children, paru en 2011) : exercices pratiques pour s'inspirer. Extrait : "Traîner avec un enfant, c'est tout simplement être avec un enfant. C'est laisser l'enfant nous révéler qui il est : comment il parle, comment il se déplace dans l'espace, à quoi il veut jouer ; c'est découvrir sa voix, son sourire, son visage avec toutes ses expressions, ses rêves, son être tout entier."





Thoreau, Henry David, Walden, Le mot et le reste (publié initialement en 1854) : "Le prix d'une chose, c'est la quantité de ce que j'appellerai vie qu'on doit donner en échange, sur-le-champ ou plus tard." ; "C'est seulement lorsque nous sommes perdus, autrement dit lorsque nous avons perdu le monde, que nous commençons à nous trouver, et à comprendre où nous sommes, ainsi que l'étendue infinie des liens qui nous y rattachent."





Tolle, Eckhart, Le pouvoir du moment présent (The power of now, paru en 1999) ; Nouvelle Terre (A New Earth, paru en 2005) ; L'art du calme intérieur (Stillness speaks, paru en 2003) : "L'ennui, la colère, la tristesse ou la peur ne sont pas "à vous" ; ils n'ont rien de personnel. Ce sont des états d'esprit. Ils vont et viennent. Rien de ce qui va et vient n'est vous. "Je m'ennuie." Qui sait cela ? "Je suis en colère, je suis triste, j'ai peur." Qui sait cela ? Vous êtes le fait de connaître et non l'état connu." ; "Le temps est la dimension horizontale de la vie, la couche de surface de la réalité. Mais il y a la dimension verticale de la profondeur, qui vous est accessible seulement par la porte du moment présent." ; "Dans cet état de présence, votre mental est libre de tout concept, y compris celui de la non-violence. Alors, qui peut prévoir ce que vous ferez ?"





Tsing, Anna, Le champignon de la fin du monde, Sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme, Les Empêcheurs de Penser en Rond, La Découverte (The mushroom at the end of the world : On the possibility of life in capitalist ruins, paru en 2015) : sociologue - cueilleuse de champignons, en fin d'ouvrage : "C'étaient les communs latents faits de mauvaises herbes, les "lieux vacants" qui hantent les histoires de progrès et qui sont si souvent perçus comme dénués de valeur. Mais, pour nous, ils regorgeaient d'intérêt. Nous nous sommes gavés de baies que nous offraient les ronces et sommes partis en quête de petits champignons. Nous avons suivi la piste des chèvres et examiné les fleurs. Elle expliquait ce qu'était chaque chose et comment les gens les utilisaient. C'était ce type même de curiosité que Tanaka-san voulait développer chez les enfants de sa ville. Les vies multispécifiques en dépendaient. Sans plus d'histoires de progrès auxquelles se raccrocher, le monde est devenu un endroit terrifiant. Ce qui est ruiné nous reproche l'horreur de son abandon. On ne sait pas trop comment continuer à vivre et encore moins comment éviter la destruction planétaire. Heureusement, on trouve encore des alliés, humains et non humains. On peut encore explorer les bords broussailleux de nos pays désolés, qui sont autant les bords de la discipline capitaliste, de la scalabilité et de plantations abandonnées. On peut encore capter la senteur des communs latents et cet arôme d'automne insaisissable."





Vidalou, Jean-Baptiste, Être ForêtsHabiter des territoires en lutte, Zones, La Découverte, 2017 : philosophe - bâtisseur en pierres sèches : un monde dessiné depuis en haut vs. habiter un territoire, en fin d'ouvrage : "Entre connaître et être de connivence, il y a tout l'écart entre un savoir universel sur le monde, réparti d'avance, foncièrement homogène, et des liens qui s'agencent, à même la rencontre, à même les usages, révélant une plurailté toujours hétérogène. Le propre de la connivence est de ne pas s'extraire du monde. Au lieu d'objectiver le rapport, elle le replie sur lui-même et le rend intime, complice, immanent. Entre les lieux, entre les êtres, les usages, les bêtes, les plantes, le paysage. Marcher en forêt, y couper du bois de chauffage (...), de construction ou d'ébénisterie, trouver les arbres d'une future charpente, glaner des branches mortes, ramasser les champignons ou les châtaignes, chasser, cueillir des plantes, transformer en pleine ville une friche en un jardin-forêt, ou une jungle dans un jardin ouvrier, construire des cabanes, y tenir réunion, se battre avec elle, la faire surgir au coeur de la métropole, être forêts... Cela s'éprouve, cela s'éprouve sensiblement, sur un mode tel que la vie ne peut plus être séparée des êtres et des choses, et y acquiert ainsi une toute autre consistance. "Je" ne suis qu'à travers le "monde" qui m'affecte, et réciproquement."





Zürcher, Ernst, Les arbres entre visible et invisible, Actes Sud, 2016 : en début d'ouvrage : "L'arbre, géant de l'espace et du temps, enraciné dans le ciel et dans la terre, mémoire des siècles et source de vie, ami de toujours, attend... que l'homme s'arrête, qu'il le regarde et qu'il lui dise : "Continuons ensemble !".