lundi 25 mars 2019

Pom po pom


Les temps sont durs pour les arc-en-ciel.
Pourtant, ce sont les pater familias en tous genres qui s'écroulent. Trop lourds pour voler. Trop visibles pour se faufiler. Trop bruyants pour écouter. Trop conséquents pour n'être rien.
Rdv sous la souche.

vendredi 22 mars 2019



Paroles très précieuses, du début à la fin, avec ou sans gilet, et toutes les couleurs de l'arc-en-ciel 😍. 
Réjouie qu'on se prenne en main et qu'on sorte de l'ère de l'homme providentiel. 
De l'air, en ce printemps 🦅 (et au passage, éteindre la télé institutionnelle peut être une bonne façon de prendre l'air).




lundi 18 mars 2019



"La pluie enveloppait la cabane (...) tout un monde de significations, de secrets, de rumeurs. Pensez-y : toutes ces paroles qui se déversent, ne vendant rien, ne jugeant rien, pénétrant l'épaisse couche de feuilles mortes, détrempant les arbres, remplissant d'eau les fissures et les ravines du bois, lessivant les flancs des collines mises à nu par les humains... Nul ne l'a fait commencer, nul ne l'arrêtera. Elle parlera aussi longtemps qu'elle voudra, la pluie. Tant qu'elle parlera, je vais écouter." 

Thomas Merton, cité par David Abram dans Comment la terre s'est tue.


vendredi 15 mars 2019



La vie veut désespérément vivre



Derrick Jensen, 2014

jeudi 14 mars 2019


Un jardin de sable, Earl Thompson (1931-1978) :

" "Et donc vous dites que monsieur Roosevelt va me l'acheter, ce soja ?
- Une subvention en espèces pour tous les participants au programme est prévue, assura l'homme d'un ton sec.
- Hmmm... fit le vieux, l'air pensif. Bon regardez un peu par là."
Et négligemment il montra du doigt sa terre, plantée depuis les rails jusqu'à la clôture côté route, et de l'arrière de la grange à l'horizon côté maison. Un quart de ces plantations était en pleine floraison. Tout un jardin potager prêt à être récolté dans un grand carré près de la maison. Et autour, le blé qui faisait des vagues paresseuses telle une mer intérieure, les millions de lourds épis de sorgho qui ondulaient comme autant de danseuses du ventre, des hybrides aussi hauts que la tête d'un éléphant. Une demi-douzaine de petites vaches Jersey qui ruminaient. Des porcs Poland China qui dormaient tout heureux dans leur bon lisier noir. Des poules qui gloussaient paisiblement, de deux races différentes, dont une aux couleurs vives. Des libellules qui se posaient furtivement à la surface de l'abreuvoir. Des abeilles qui butinaient les fleurs de Madame Mac. Et, sur le devant, un panneau aux lettres bien tracées, détaillant les services que proposait le propriétaire :

TERRASSEMENT
PAYSAGEMENT
CREUSEMENT DE SOUS-SOL
Renseignements à l'intérieur

"Bon, je crois que vous feriez mieux d'aller dire à monsieur Roosevelt que son histoire de soja, pour John MacDeramid, ça va pas être possible tout de suite. Vous pouvez lui dire que, rien que d'y penser, à arracher, brûler, couper et tuer, comme y veut me faire faire, ça me rend tellement malade que j'préférerais encore me laisser décaniller moi-même. Vous voyez, ça m'a pris quand même quelques années pour arriver à faire de ce petit coin c'que vous voyez aujourd'hui. Oh, je sais bien qu'c'est pas grand-chose pour certains. Mais c'est tout ce qu'on a, nous autres. Tout ce qu'on a après avoir travaillé dur. Je pense pas qu'vous pourrez comprendre ça. Vous venez de l'Est, pas vrai ? J'ai pas l'impression que vous avez beaucoup travaillé la terre.
- Non, interrompit le type, impatient. Mais nous, à la Farm Security Administration, nous avons conduit des études, et je peux vous dire que...
- Tu vas fermer ta gueule ! Bordel de Dieu, ces enculés de la FSA seraient même pas foutus de planter un clou tout seuls. Ecoute-moi bien ! Je suis paysan depuis la guerre de Sécession. J'ai labouré des pentes tellement raides qu'y fallait bander les yeux des mules pour qu'elles y aillent. J'ai arraché des souches qu'auraient pété les vertèbres à quatre percherons pour nettoyer un champ à planter. Si on mettait bout à bout toutes les mottes que j'ai r'tournées, ça couvrirait les Etats du Kansas, de l'Oklahoma, du Nebraska, et y'en aurait encore assez pour recouvrir un versant de Pike's Peak. Et jamais, nulle part, mon petit monsieur, j'ai vu des gens si peu dans l'besoin qu'y z'enterrent leurs récoltes et appellent ça progresser. Bon Dieu d'bordel de Dieu, c'est l'idée la plus contradictoire que j'aie jamais entendue. Y'a jamais eu qui qu'ce soit qu'a jamais fait pousser trop d'choses. Si ce putain de système peut pas absorber c'que les fermiers font pousser quand y'a tant de gens qui crèvent la dalle sous les yeux des politicards, alors c'est le système qu'y faut enterrer. Et queq'chose d'intelligent qu'y faut essayer à la place. A t'entendre, on dirait que c'est de ma faute à moi, cette Dépression !
- Mais vous serez indemnisé..."
C'était pourtant tellement simple. Mais ces gens-là ne voulaient pas comprendre comment fonctionne une économie de marché.
"Me payer ? Et quel bien que ça pourra faire, les quatre sous que vous allez m'payer, une fois que les fermiers, ils auront enterré tous leurs trucs, abattu toutes leurs bêtes ? Mais enfin merde, l'argent, ça se bouffe pas ! Un morceau de viande, ça va devenir si cher que j'te donne pas une semaine pour que les seuls capables de manger de la viande, ça soye ces millionnaires de mes couilles ! Et c'est les mêmes, ces enfoirés, qui nous ont mis dans ce pétrin au départ ! Des génies qu'ont même pas été foutus d'empêcher leurs banques de faire faillite, avec tout le monde dans la combine et tous les pouvoirs de leur côté. Mon gars, y'a forcément un tas d'voleurs quelque part. Et ce truc de soja, ça ressemble bien à une arnaque montée par les mêmes enfoirés. T'es de quel côté, toi, dis-moi ?
- Comme vous avez manifestement choisi d'être obstructionniste, je ne vois aucune raison de perdre mon temps ici." "


mardi 12 mars 2019





Personne ne veut faire ce boulot.
Pourtant il faut bien que quelqu'un s'y colle.
Ou alors il faut inventer d'autres façons de faire.

On continue à faire comme ça, de cette façon intenable, surtout si c'est une "vie professionnelle", seulement parce que certains peuvent ne pas s'y coller et d'autres non. Sinon on aurait déjà changé notre façon de faire.

Tu paies pour ne pas avoir à faire ça. Et tu travailles pour payer ça. Et tu acceptes qu'il y en ait qui prennent des boulots que personne ne veut faire.
"C'est comme ça, c'est la roue qui tourne." "Il faut qu'il y en ait qui se sacrifient, puis viendra leur tour." Mythologie du progrès. Et tu croises le burn out.

Tant qu'on ne fait pas l'alternative c'est quelqu'un qui s'y colle.
Assume ce qu'il peut y avoir à faire - ou ne le fais pas et assume les conséquences - ou crée une autre façon de faire.

Le lyrisme peut dire une réalité à laquelle on peut se coller, il n'est pas un refuge.

Pas de programme, pas d'étendard, je ne sais pas ce que je ferai dans 10 minutes. Un pas, puis un autre. Et transcender la reptation.






vendredi 8 mars 2019

La maison des souris et des rats


La maison des souris et des rats

Avec Lamy, papa, et tatie Jeanne derrière l'objectif.






Le feu animant derrière l'entreprise de la maison des souris et des rats avec des cartouches de chasse abandonnées est toujours là, bien vif. 
C'était tellement beau.
Alors que tout a bougé, ça, ça n'a pas bougé.
Et je reprends mes mains.