vendredi 27 septembre 2013

A New American Picture by Doug Rickard

Le premier métier que j'ai voulu faire (après mes 16 ans - petite, je voulais inventer des jeux pour les enfants*) c'est photographe. Et puis j'ai pas fait.

(*J'ai aussi voulu être caissière mais ça c'est une autre histoire que je te raconterai peut-être le jour où j'assumerai ma vénalité précoce.)

Cela fait des années que j'ai un peu perdu de vue la photo. Le numérique et la diffusion en masse de clichés m'ont paumée. Mais mon coeur continue de s'emballer lorsque je tombe sur de belles photographies qui me touchent. J'ai envie de vous montrer de temps à autre ces découvertes hasardeuses au gré de mes errances dans la forêt du net.


Et en premier, je tombe en pâmoison lorsque je me retrouve, il y a deux ans, face à ces photographies de Doug Rickard. A New American Picture que ça s'appelle. Je suis immédiatement happée par la beauté de ces images panoramiques délavées. 



Et quand je découvre le procédé c'est la claque : ces clichés sont pris à partir des images données par l'application Google Street View ! Puis je découvre, ma curiosité piquée au vif, que Doug Rickard n'est pas le seul à utiliser ce procédé. Ma curiosité, par manque de temps, ne me pousse pas à rechercher les autres travaux existants dans le domaine.
Peu importe, la démarche est incroyablement innovante.
Cette série a été élaborée "dans des lieux" (virtuellement, on s'entend) que le photographe connaissait et avait parcourus physiquement. Ce sont des rues de villes comme Detroit, Chicago, New York, Los Angeles, etc. Je ne connais pas la totalité de l'oeuvre mais il a visiblement souhaité donner un échantillon de grandes villes américaines et orienté son objectif vers des quartiers pauvres, abandonnés, dont on respire la poussière, et, surtout, vers leurs habitants qui y vaquent. Ce qui est fort c'est qu'il réussit à rendre un témoignage humaniste et contemporain de cette Amérique, avec son oeil de photographe et son sens artistique indéniable, "grâce" à l'objectivité "irréprochable" du robot Google cartographe - qui floute les visages.
Donc la démarche est innovante et en même temps : "Doug Rickard s’inscrit volontairement dans la tradition de la photographie américaine itinérante et sociale de Walker Evans (American Photographs) ou Robert Frank (The Americans)" écrit Abel Von Noze dans Foxy Lounge (article dont vous trouverez le lien en fin de ce post). Il réussit le pari d'apporter une nouvelle pierre à cet édifice.
Et il parvient à insuffler de la beauté et de la poésie dans ces images prises au départ par des caméras-robots sur des voitures. 
C'est ce qui m'a plu.


Tiens, et si je faisais une série "à la manière de..." dans les rues de Seine-Saint-Denis où j'ai travaillé il y a quelques années ?


(image empruntée à theflopbox)

-Le site de Doug Rickard
-L'impressionnant site d'archivage collaboratif de photographie créé par Doug Rickard (une mine !)
-Autre site de Doug Rickard : "These Americans"

Et aussi (entre autres !) :
-L'article de Foxy Lounge qui m'a fait découvrir son travail
-La présentation du MoMA


Crédit photos : Doug Rickard ; dernière image : theflopbox.com

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